lundi 22 juin 2015

Qui coud mes chemises Ambrym?

Depuis notre dernière collection d'été 2015 "Push the sky away", nous travaillons avec un nouveau partenaire pour la confection de nos chemisiers, foulards et robes chemises.

Je suis très heureuse de vous présenter, entres autres: Selda, Aïssatou, Charlène, Amy, Jamila...
Ces femmes travaillent chez Mode Estime,
 association toute fraiche créée en octobre 2014 à Saint-Denis.

Le concept est né d'un constat simple: Alice, psy de formation mais créatrice de passion, se rend compte que d'un côté beaucoup de jeunes créateurs sont à la recherche de façonniers sans minimum de production, et que de l'autre, beaucoup de personnes en situation de handicap ont besoin d'un travail afin de se réinsérer dans la société et de gagner une meilleure estime de soi.
Elle développe donc d’abord des ateliers de création, 
chantiers d'insertion destinés à revaloriser et réinsérer ces profils.
Devant le succès de cette démarche, elle décide de réunir des personnes sensibles à cette démarche, dont Patricia, styliste/modéliste aujourd'hui responsable de l'atelier de confection,
 afin de créer Mode Estime.
L'association accueille entre 10 et 20 personnes, orientées par des travailleurs sociaux pour une durée de 1 à 2 ans, dans le but de leur redonner confiance en eux, l'envie de travailler et d'apprendre, et de trouver ensuite un travail stable qui leur permette de se réinsérer solidement dans la société.

Ce sont entre ces mains que sont nées, avec beaucoup d'amour et d'attention
 vos petites chemises Ambrym...


Amy, Aïssatou, Charlène et Selda.

Jamila
 
Chemisier "Triangles", SS15

 

jeudi 9 avril 2015

Les doigts de fée d'Etsuko

Le printemps et son soleil sont enfin là!
 Ambrym en profite pour accueillir dans sa boutique de nouvelles pièces colorées et sucrées:
 les petits bijoux d'Etsuko, créatrice de la marque Tambour Paris.

J'ai rencontré cette japonaise (installée à Paris depuis bien plus longtemps que moi)
amoureuse de fils, de crochet et d'aiguilles à tricoter il y a plusieurs années,
 sur "le Showroom", un très beau salon parisien pour créateurs, malheureusement aujourd'hui disparu.
Etsuko porte des petites lunettes rondes en écaille,
 un regard malicieux et un sourire sincère et espiègle.

 
Elle fait partie de ces personnes qui vont jusqu'au bout de leurs envies, de leur passion,
 de leurs convictions, et cela se ressent énormément dans son travail.
C'est sa maman, professeur de tricot, qui lui a transmis ce savoir faire autour des fils:
 Etsuko tricote des écharpes, des mitaines, des bonnets, crochète des petits animaux (dessinés par ses enfants), des boucles d'oreille (recouvertes d'une résine à la recette secrète), des bagues organiques étranges, des colliers-plastron qui pourraient appartenir à une tribu mysterieuse
entre le Kenya et le Japon...





Chaque objet est crée par ses soins, retravaillé, amélioré, adapté au fil des saisons.
Son but: proposer une pièce spéciale et unique, au savoir faire bien particulier, à la finition parfaite.
Si Etsuko est extrêmement attentive à la qualité de son travail, elle l'est aussi quant à l'origine de ses matières premières: elle doivent être belles et porteuses d'histoire, de sens.
Étant passionnée d'artisanat, elle déniche au japon surtout, mais aussi en France,
 des petites merveilles: laine de yak filée à la main de façon traditionnelle (avec le nom de la femme artisane qui l'a filé inscrit sur la pelote), fils dorés réalisé dans une usine ancienne de Kyoto (qui fabriquait à l'origine les broderies des obis traditionnels), laine de lapin angora (récoltée par un vieil éleveur français, aujourd'hui à la retraite), perles anciennes chinées,
 lot de laine à tricoter de la manufacture des Gobelins (acheté aux enchères)
 et bien d'autres choses encore!



Aujourd'hui Etsuko travaille minutieusement dans son atelier/boutique parisien (où elle présente aussi de l'artisanat traditionnel japonais et quelques pièces Ambrym!)
 et est distribuée dans les plus jolis select stores de Paris et du Japon.
C'est une vrai fierté de pouvoir présenter son travail unique au sein du cocon Ambrym.
Parce que ce qui est rare et sincère est précieux...

Venez découvrir une sélection de ses bijoux (boucles d'oreille et bracelet crochetés)
 dès ce week end à la boutique, pour le plaisir de vos yeux et de vos oreilles...


samedi 27 décembre 2014

Les Lamas de Michael

Après Judith, créatrice des foulards De Novembre, je vous présente ce mois ci Michael, 
l'homme qui se cache derrière la marque Andes Made, 
également présente dans notre petit cocon de la rue des Vinaigriers.

***

Je connais Michael depuis un peu plus de 5 ans.
Nous nous sommes rencontrés sur le parking des halls de la porte de Versailles, un hiver où nous présentions tous les deux nos collections sur le Who's Next.Il avait un camion (digne d'Horace et Jasper des 101 Dalmatiens, mais sans les bandits) j'avais une berline en panne de batterie (comme quoi, rien ne vaut la vieille mécanique...).
Il m'a sauvé et les petites pièces Ambrym ont pu rentrer saines et sauves au chaud.
Avec cette aventure et "un certain gout pour les belles choses" c'est, d'après lui, ce qui nous lie.
Sans oublier "cette touche internationalo-urbano-chic de nos univers".

Parce que Michael a déjà eu plusieurs vies, de ci delà entre la banlieue de Paris,
 la Bolivie et aujourd'hui Oloron Sainte-Marie
 (pour les nuls en géographie comme moi c'est dans le Béarn, près du Pays Basque).
Comme pour Ambrym, ce sont les rencontres qui sont à l'origine de sa marque Andes Made.
La rencontre avec la laine d'alpaga mais aussi le travail avec des artisans et tricoteuses Boliviens, avec lesquels il collabore toujours étroitement aujourd'hui.

De ces tricotages est née une ligne d'accessoires: bonnets, écharpes, étoles, mitaines...aux couleurs simples mais belles, d'une très belle qualité.Quelque fois en alpaga, parfois en lama, certaines fois en vigogne...vous l'aurez compris sa passion c'est les camélidés.
Aujourd'hui Michael a également développé des gilets et cardigans mixtes,
 un vrai petit succès dans notre boutique...
Parce qu'en plus d'être faciles à s'approprier et accessibles, les pièces d'Andes Made sont développées dans une démarche éthique: traçabilité de toutes les étapes de la production, de l'élevage à la commercialisation, en passant par la filature, la teinture et la transformation.
Et ça on aime bien.

Aujourd'hui, parce qu'il est attaché aux petits oiseaux et à la nature (et ça on le comprend)
 et parce qu'il est indépendant et plein de projets, Michael s'est installé dans la mini bourgade d'Oloron Sainte-Marie et y a ouvert sa boutique.
On y trouve sa marque, mais aussi Ambrym (c'est pas vrai!?) et quelques autres. 

Et depuis quelques jours, il y a également "lâché les fauves et autres plombiers volatiles" de mes aquarelles...
Alors si vous avez la chance d'être par là bas pour les fêtes, n'hésitez pas à faire sa rencontre,
 il est toujours radieux, et ça c'est chouette.

***

Boutique Andes Made
8bis rue Louis Barthou
64 400 Oloron Sainte-Marie


                                                           



Et mon petit Lama aquarellé!


jeudi 30 octobre 2014

Vous présenter Judith

J'ai rencontré Judith il y a quelques années, lorsqu' Ambrym n'était qu'un petit embryon:
nous participions toutes deux  au concours du Printemps Nation.
 Elle y présentait son travail d'accessoires brodés,
 dont une paire de bretelles à pinces incroyables
 (connaissez-vous une seule personne qui brode des bretelles à pinces?)...
c'est sans doute ce petit objet insolite qui m'a poussé à aller voir de plus près qui en était l'auteur.

Aujourd'hui Ambrym a grandi et invite des créateurs à exposer 
dans sa boutique parisienne du canal Saint-Martin.
Et bien entendu la marque de Judith, De Novembre, y est présente.

Permettez-moi donc de vous faire découvrir son univers délicat...

Arrivée à Paris à 17 ans, Judith a commencé, après des études d'arts appliqués, 
à travailler en tant que brodeuse pour différents ateliers tel que Lesage.
En parallèle elle développe des bijoux personnels brodés et obtient une bourse.
De Novembre nait, en hommage aux paysages ouverts, aux paysages d'hiver.

Après avoir rencontré un teinturier Indien lors d'un salon 
et ayant envie de développer de la teinture sur soie pour créer des foulards, 
elle décide de partir découvrir à la frontière du Pakistan
 l' univers et les savoirs faire de cet artisan.
C'est là qu'elle rencontre la technique de l'épargne et le "clamp dying" (originaire du Japon).
Ce sont ces techniques qui font aujourd'hui, entre autre, l'identité des foulards De Novembre.

Leur naissance est proche des procédés appliqués à la papeterie: 
Judith considère sa "feuille" de soie comme une feuille de papier.
Qu'ils soient déposés délicatement sur une petite "piscine" de teinture pour obtenir des effets marbrés, ou pliés puis pris dans un étau pour créer des motifs répétés, 
les foulards de Judith ont tous une histoire bien à eux.

Et c'est ce qui lui plait: aucune pièce n'est le miroir de l'autre, chacune raconte son histoire,
 on peut y voir la main de l'homme d'une ligne à l'autre: "des lignes qui tremblent".
Lorsqu'on s'approprie une pièce De Novembre, on a le sentiment d'avoir quelque chose de singulier, ce qui est réjouissant dans un paysage où les choses tendent de plus en plus à l'uniformité.

Aujourd'hui Judith développe beaucoup de nouveaux objets: 
des petits noeuds papillons (en collaboration avec sa soeur) réalisés avec les "laissés pour compte": les foulards à défaut...mais aussi des tops en soie reprenant ses motifs, des tissages rares du Bengale, une petite ligne de pyjamas en teintures végétales (en partenariat avec un artisan de Kyoto)...

Car Judith aime engager les rencontres à travers les voyages, les découvertes.
Emmener les choses vers d'autres horizons, 
croiser les univers pour créer "une rencontre qui vient bousculer le paysage,
pour enfin faire naitre une pièce habitée qui suscite une émotion propre."

C'est, pour moi, une belle définition de l'Artiste.




www.denovembre.fr



jeudi 21 août 2014

Parades chez les Cigales

C'est l'été!
Si si encore un peu quand même...
Et l'été c'est le temps du soleil, des suds, des cigales, de la lavande... et d'Arles.
Cette année les rencontres photographiques de la ville, intitulées "Parades",
 sont à un petit virage de leur histoire.
D'abord parce que François Hébel, qui les a dirigé durant quinze ans, réalise sa dernière édition,
 ensuite parce que les conditions des intermittents du spectacle ombragent tout de même un peu les rencontres (même s'il ne fait pas aussi sombre qu'à Avignon)...


Mais aussi parce que le parc des Ateliers, anciennement prêté par la SNCF, n'est plus!
 (du moins ce qu'il était) les locaux ayant été vendus...snif snif.
Le parc des Ateliers c'était tout de même, à mon sens, le clou des rencontres,
 un espace unique où se mélange l'actuel et le délaissé, le décrépis et le léché,
 l'ancien et le contemporain.Adieu donc petit parc, adieu...

Afin de pallier à cet espace perdu la ville prête aux rencontres le "bureau des Lices", étrange lieu de couloirs sombres, si sombres qu'on y observe les ouvrages à la torche...


Ici on s'intéresse principalement à l'histoire de la Chine, ses rapports avec le Japon, la propagande, le culte de la famille, de l'enfant unique...au travers de livres anciens, sélectionnés par Martin Parr entre autre, plus étranges les uns que les autres...
je crois d'ailleurs y avoir trouvé l'ancêtre de Wednesday Adams:


Au bout de quelques - trop peut être? - dizaines de salles sur l'empire rouge, on abouti à un espace rendant hommage à la femme fantasmé des colonies, travail De Safia Belmenouar, réunissant des cartes postales anciennes (1900/1930) représentant l'indochinoise ou la mauresque rêvée de l'homme blanc. 


Autre femme mystère: l'Arlésienne, dont Christian Lacroix esquisse une histoire, au travers les photographies d'habitantes de la ville, les scans de son artiste fétiche Katerina Jebb, mais aussi de très belles photos de Grégoire Alexandre:


Toujours en quête d'identités, Denis Rouvre interroge des hommes et des femmes sur leur définition personnelle du mot "identité" et de la notion "d'être français".Une très belle série de portraits humains projetés sur les pierres de l'église Saint-Blaise, accompagnés des voix off des interrogés.



Des identités toujours, en masse même, sur les très jolies mises en mur des photographies de groupes collectionnées méticuleusement par W.M Hunt. Des ouvriers, des soldats, des réunions d'associations...tout, tant qu'il y a de la foule!


Et la découverte d' un petit ovni parmi cette foule de photographies: le travail de Mazaccio et Drowilal (lauréats du prix BMW au musée Nicéphore Niepce) deux compères sortis tout droit d'un clip sous acide ou d'un conte kitch, au choix...
Leur concept: retravailler, associer des images qui existent déjà pour recréer un univers pop et décalé. Le tout avec beaucoup d'humour...et ça fait quand même du bien!


Même le chien était scotché devant le sopalin agricole géant...


Autre prix, celui de la découverte, attribué à Ketchun Zhang et ses photographies sur le fleuve jaune.
Des images presque irréelles qui semblent flotter dans un espace temps immobilisé.


Dans le même esprit, les images de Nadav Kander, vestiges pastels effondrés à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan


Toujours au parc des Ateliers, et dans le cadre de la rétrospective du prix Pictet, j'ai découvert aussi le travail de l'américain Mitch Epstein, ou comment recadrer notre vision urbaine en plaçant l'arbre au coeur de la ville



Bon, il y a tellement à découvrir à Arles que je ne peux pas vous parler de tout!
Et puis j'espère que vous trouverez un petit week end pour retrouver le soleil de Camargue, vous avez jusqu'au 21 septembre...

Aller, un dernier pour la route, un ludique et coloré, même si son sujet de fond l'est moins:
Le travail de Patrick Willocq, présenté par Azu Nwagbogu (dans le cadre du prix découverte) sur les femmes pygmées Walé du Congo.
Des mises en scènes théâtrales qui traduisent les rêves, les sensations, les envies de ces femmes lorsqu'elles sortent de leur réclusion, rituel qui consiste à isoler les jeunes mères venant d'accoucher de leur premier enfant, parfois pour plusieurs années...



Ce qui est chouette à Arles, quand on a fini sa journée d'exposition, à l'heure du pastis au soleil, c'est qu'on découvre encore de belles choses, même dans la rue...



vendredi 16 mai 2014

Vous présenter Antoine et ses Artistes à l'AdAdA

Un jour, il y a plusieurs années maintenant, j'ai rencontré Antoine 
à la sortie du RER D, à St Denis voyageurs.
Ce fut définitivement une belle rencontre.

Depuis, c'est lui qui donne naissance aux sérigraphies d'Ambrym, 
qui traduit mes inspirations artistiques en impressions textiles, en objet de la vie quotidienne.
Antoine Petit est artiste sérigraphe-généreux.

Parallèlement à ses créations personnelles, il travaille depuis un an en ESAT et en EMPro 
(pour ceux qui ne connaissent pas encore, ce sont des établissements et services d'aide
 par le travail destinés aux personnes handicapés)
en proposant des ateliers de sérigraphie et dessin aux enfants/adolescents/adultes des structures.
De cette belle aventure est née une exposition, regroupant les travaux de ces artistes en herbe.

Voici ses mots pour décrire cette démarche:

"La volonté d'exposer les œuvres des "jeunes" et des adultes en situation de handicap mental  m'est rapidement apparue comme une évidence.
   Lors des différents ateliers de dessin et de sérigraphie pratiqués avec eux, j'ai pu constater leurs incroyables libertés, forces, spontanéités dans leurs réalisations.
   En effet, contrairement au professionnel qui conscientise et intellectualise sa pratique artistique, ceux-là se révèlent, comme potentiellement tout un chacun, de talentueux artistes autodidactes qui laissent libre cours à un enthousiasme créateur, naturel et sincère.
  Le plaisir de la création, avec ses joies, tourments, doutes donnent à leurs œuvres des résonances puissantes, les rapprochant parfois de l'art brut."


Hier soir avait lieu le vernissage de l'exposition à l'Adada, à Saint Denis.
Ils s'appellent Aldjia, Sandra ou Myriam
 et voici quelques-unes de leurs créations:






Et j'ai évidemment craqué sur le plus beau:


La finale de la coupe du monde de foot 2014 : Ghana 20 / Brésil 0!!!!
 
C'est spontané, sincère, simple, juste et doux, et ... très abordable!
Alors si vous voulez emporter un peu de toutes ces belles émotions chez vous,
l'exposition durera jusqu'au 25 mai à l'Adada, 60 rue Gabriel Peri à St Denis.
  L'intégralité des recettes des ventes des œuvres sera reversée aux différentes associations, structures, pour financer l'achat de matériel.


Moi en tout cas je suis bien contente d'avoir la finale de la coupe du monde du Brésil chez moi...

jeudi 10 avril 2014

C'est le printemps! C'est la saison des Pompoms (prononcez "PommePommes")


Petit croquis sucré retrouvé dans mes archives...

Avec ce soleil ils risquent de sortir de leur terriers.
Si vous en croisez un, surtout ne faites pas de bruit, suivez le à pas de loup:
Avec un peu de chance il vous mènera tout droit vers une petite porte cachée,
c'est l'entrée secrète de l'île d'Ambrym...

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